Identité

Le body positive : pour un meilleur rapport avec son corps

Le corps des femmes est constamment jugé, critiqué et souvent hypersexualisé. Femmes et hommes, influenceuses et influenceurs ou personnes lambda…luttent afin de se défaire de ces images, notamment par le body positive.

Grâce au body positive, j’ai repris confiance en moi et en mon corps. J’ai retrouvé ma sexualité ”, explique Lisa*. Cette jeune fille de 20 ans a été harcelée durant son adolescence.

Le body positive l’a aidée à s’en remettre : “ J’avais honte de mon corps et je ne laissais personne le voirC’est lorsque j’ai vu tous ces comptes Instagram de filles qui postaient leurs rondeurs que j’ai compris que j’étais normale. Que je ne devais pas avoir honte ”.

Le body positive est né aux Etats-Unis en 1996, grâce à Connie Sobczak et Elizabeth Scott. Le mouvement est arrivé en France il y a quelques années et prône l’acceptation et l’appréciation de tous les types de corps humains. Le mouvement se propage notamment à travers les réseaux sociaux, par des photographies et des hashtags. Des pages Instagram ont été créées afin de lutter contre l’image actuelle de la femme parfaite : fine, sans cellulites ni vergetures, les cheveux longs, une belle poitrine…

 » On a voulu mettre les femmes en valeur « 

À Lannion, plusieurs personnes œuvrent également “ pour un rapport au corps plus positif  ”. La page instagram Seinbiose s’est ouverte en janvier 2019. “ À l’origine, le compte avait pour but de montrer les seins des femmes dans toute leur diversité, pour pousser les femmes à s’accepter ”, ajoute Lily Jaillard, qui s’occupe du projet. “ Au début, on a voulu mettre les femmes en valeur, notamment en utilisant des fruits ou des paillettes. On a eu de bons retours alors, on a continué.

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Salade de fruits partie I #MERCI 🍋 Merci à toutes et à tous pour vos partages, vos gentils messages, et vos participations aux séances photos !! De nouveaux clichés arrivent très bientôt ! En attendant, pour vous remercier, on aimerait vous proposer un petit concours lorsque nous aurons passé la barre des 300 abonnés… restez à l’affût. Bisous fruités de toute l’équipe Seinbiose 🍊🥝🍒🥥🍉🍑🍓 #concours #boobs #fruits #feminisme #grlpwr #art #photogrpahie #saladedefruits #surprise

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Au fur et à mesure, les photographies postées se sont diversifiées afin de parler des poils, des rondeurs, des vergetures et de la cellulite.
J’accorde malheureusement beaucoup d’importance au regard que l’on peut porter sur mon corps. Même moi, je me dis que j’ai l’air d’un monstre alors que c’est quelque chose de normal, les poils, la cellulite…, confie la jeune femme. Alors, on a voulu contrer toutes ces influenceuses qui rentrent le ventre sur les réseaux, pour redonner aux femmes la chance de se voir sous un autre angle sans retoucher.

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Contre l’hypersexualisation du corps des femmes

Certaines personnes qui œuvrent pour le body positive vont plus loin. Elles tentent de lutter contre l’hypersexualisation du corps des femmes. Souvent placé au centre de la sexualité, comme un objet de désir, il se doit d’être parfait, irréprochable.

Grâce à sa page Instagram, Lily Jaillard souhaite également sensibiliser sur le sujet : “ Nous recevons pas mal de signalements, surtout sur les tétons féminins ”. Alors pourquoi les tétons d’un homme ne choquent-ils pas tandis que ceux d’une femme doivent être cachés ?

De nombreuses personnes tentent de montrer l’absurdité de ce raisonnement. “ Nous avons également essayé de démystifier la masturbation féminine à travers une photo. Elle a immédiatement été signalée. Visiblement, la main dans la culotte n’a pas dû plaire à certaines personnes ”, explique l’administratrice du compte Seinbiose.

La photographie a été jugée comme étant trop explicite, à caractère pornographique, par Instagram. Le compte a été menacé de fermeture si de nouveaux signalements venaient à être déclarés. Une nouvelle preuve que les tabous liés à la sexualité chez la femme persistent.

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Sirène. N°1 . La première a été immédiatement supprimée par @instagram qui ne sait pas faire la différence entre art et pornographie. . Quand j’ai commencé à avoir des seins (assez tard, fin 2nde, j’avais un an d’avance), on a commencé à me voir comme une « femme ». Ça veut dire que tout mon entourage s’est mis à me sexualiser. Au début il y avait un truc plaisant là-dedans, l’idée que j’étais devenue séduisante. Mais le truc c’est qu’ils n’ont pas arrêté de pousser. C’est vite devenu un sujet blague. J’étais un objet de foire. Un ami d’enfance s’est mis à les appeler « la masse ». Encore aujourd’hui, je sens les regards qui s’attardent. Du désir, du mépris, de la jalousie… mon corps suscite tous ces sentiments. . . #bodypositive #censored #sein #mer #plage #beach #feminism #bretagne

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*Le prénom a été modifié afin de préserver l’anonymat.

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