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Violences sexuelles. Quel accompagnement pour les victimes ?

La hausse du nombre de violences sexuelles enregistrée en France en 2018 s’est poursuivie en 2019 avec une augmentation de 12% par rapport à l’année précédente. Face à cette hausse des plaintes déposées, le commissariat de Lannion est confronté au manque de moyens et de temps. 

Maëlys* a subi une agression sexuelle en fin d’année 2019, lors d’une soirée étudiante, à Lannion. Ce n’est que plusieurs jours après, et sur les conseils de ses amis, qu’elle s’est décidée à s’adresser à la police. « Je me suis rendue au commissariat pour signaler l’individu. Si jamais il recommence, ce sera plus simple de l’inculper », explique Maëlys. 

Au 2, boulevard du Forlac’h, à proximité du centre-ville de Lannion, les équipes du commissariat sont confrontées à une augmentation du nombre de plaintes pour agressions sexuelles. La jeune femme s’est déplacée deux fois au commissariat. « La première fois, je me suis entretenue avec deux hommes policiers qui ne m’ont pas suffisamment réconfortée et accompagnée à mon sens, ils m’ont posée des questions où je ne me sentais pas à l’aise. On m’a notamment demandée si j’avais bu et comment j’étais habillée le soir des faits », précise-t-elle. 

La référente en matière d’agression sexuelle n’était pas présente le jour de son dépôt de plainte. Sur les conseils des deux policiers, Maëlys est retournée une seconde fois au poste de police. « Lors de ma deuxième visite, la personne qui m’a reçue était une femme. Je me suis sentie plus à l’aise. Elle semblait aussi mieux formée à ses questions d’agressions sexuelles », explique-t-elle.

La capitaine Guillemoto est en effet la référente en matière d’agression sexuelle chez les mineurs et dans des affaires qui touchent au cadre familial et extra-familial. Depuis son arrivée dans le Trégor en 2002, elle est la seule du commissariat de police à avoir suivi les formations pour encadrer au mieux les victimes de violences sexuelles. « J’ai suivi tout le cursus de formation. Le premier jour de stage est axé sur l’accompagnement des mineurs victimes d’agressions sexuelles, le second sur l’audition des auteurs d’agressions, le dernier est consacré à l’audition en tant que témoin en cour d’assises. » 

La réalité du terrain et des victimes 

Si cette formation lui a donné des prérequis nécessaires pour accompagner au mieux les victimes, l’agent de police est persuadée qu’il n’y a pas une technique universelle efficace à 100% : « On fonctionne au cas par cas. »  

Selon la capitaine Guillemoto, « il n’existe pas de techniques particulières dans la façon de discuter, d’interagir avec les victimes ». Néanmoins, il demeure des étapes à respecter dans la réception du témoignage d’une victime. 

« On débute en laissant la personne s’exprimer en récit libre. » Cette étape consiste à recueillir simplement les propos de la victime, dans l’optique aussi de déterminer ce qu’elle attend de la procédure. 

Car certaines affaires peuvent remonter à quelques années : « Il faut bien prévenir la victime que la procédure sera longue et difficile », soutient la capitaine Guillemoto. 

Un manque de moyens matériels et humains

Tous les agents de police doivent se montrer polyvalents. Malgré tout certains sont moins aptes et à l’aise à accompagner une victime d’agression sexuelle dans ses démarches de plainte constate la capitaine Guillemoto. 

 

 

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