{"id":473,"date":"2020-03-06T11:25:46","date_gmt":"2020-03-06T10:25:46","guid":{"rendered":"https:\/\/revelezh.infocomlannion.fr\/static\/?p=473"},"modified":"2020-03-26T13:49:52","modified_gmt":"2020-03-26T12:49:52","slug":"la-sante-sexuelle-une-question-oubliee-quand-on-parle-dendometriose","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/revelezh.infocomlannion.fr\/static\/2020\/03\/06\/la-sante-sexuelle-une-question-oubliee-quand-on-parle-dendometriose\/","title":{"rendered":"Endom\u00e9triose : le plaisir sexuel, on oublie ?"},"content":{"rendered":"\t\t
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Pour beaucoup de femmes atteintes d’endom\u00e9triose, le sexe est synonyme de douleur. Les professionnels de sant\u00e9 font preuve parfois d’incompr\u00e9hension ou de m\u00e9connaissances des sympt\u00f4mes, au d\u00e9triment de la vie sexuelle des patientes. Mais des experts refusent de voir cette maladie difficile comme une fatalit\u00e9. Notre enqu\u00eate.<\/i><\/h3><\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t<\/section>\n\t\t\t\t
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L’endom\u00e9triose est une maladie parfois inconnue et sous-estim\u00e9e, qui concernerait plus d\u20191,5 million de femmes en France. Avec cette particularit\u00e9 : la douleur se vit anonymement. Selon le site web www.endometriosis.org<\/a> en effet, une femme sur 10 est touch\u00e9es par cette maladie.<\/p>

Derri\u00e8re les chiffres officiels, beaucoup de cas ne sont pas identifi\u00e9s. Selon Endofrance<\/a>, la moyenne de d\u00e9lai pour \u00eatre diagnostiqu\u00e9 est dans notre pays de 7 ans. C\u2019est le cas d’Anne (pr\u00e9nom fictif pour pr\u00e9server son anonymat), une \u00e9tudiante lannionnaise de 20 ans. \u201cj\u2019ai eu mes premi\u00e8res r\u00e8gles \u00e0 10 ans, mais j’ai \u00e9t\u00e9 diagnostiqu\u00e9e l’ann\u00e9e derni\u00e8re<\/em>\u201d, raconte-t-elle.<\/p><\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t<\/section>\n\t\t\t\t

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L'endom\u00e9triose c'est quoi ?\u200b<\/h2>\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t<\/section>\n\t\t\t\t
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L’endom\u00e9triose est une prolif\u00e9ration de tumeurs b\u00e9nignes (non canc\u00e9reuses). Selon le World Endometriosis Society<\/a>, la maladie se manifeste par une prolif\u00e9ration du tissu ut\u00e9rin (endom\u00e8tre) en dehors de l’ut\u00e9rus.\u00a0<\/p>

Selon l’association ENDOmind<\/a> Il existe plusieurs formes d\u2019endom\u00e9triose : l’endom\u00e9triose pelvienne minime; les endom\u00e9trioses ovariennes; l’endom\u00e9triose profonde (infiltrant la vessie, les uret\u00e8res et\/ou le rectum); l’endom\u00e9triose extra-pelvienne (pari\u00e9tale, diaphragmatique, thoracique)<\/p>

Aujourd’hui il n\u2019y a pas de solution trouv\u00e9e, mais un traitement existe : il peut \u00eatre hormonal, avec une cure de m\u00e9nopause artificielle (injection d’analogues de la GN-Rh,\u00a0neurohormone produite par\u00a0 l’hypothalamus\u00a0<\/span>contr\u00f4lant la s\u00e9cr\u00e9tion\u00a0<\/span>des gonadotrophines,\u00a0<\/span><\/a>impliqu\u00e9e dans le cycle menstruel)\u00a0<\/span>ou un traitement chirurgical.<\/span><\/p>

Le diagnostic se fait entre l’\u00e2ge de 15 ans et\u00a0 49 ans. Cette maladie commence avec la premi\u00e8re p\u00e9riode de r\u00e8gle et se poursuit, dans la plupart de cas, pour toute la vie. Les sympt\u00f4mes de l’endom\u00e9triose sont : des douleurs pendant les r\u00e8gles et l\u2019ovulation, de forts saignements, de la fatigue et de l\u2019infertilit\u00e9. En plus elle a des cons\u00e9quences sur la vie sexuelle. Par exemple, des douleurs pendant et apr\u00e8s les rapports sexuels et \u00e0 la fin de l\u2019orgasme.\u00a0\u00a0<\/p><\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t<\/section>\n\t\t\t\t

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Pour Anne, le signal d\u2019alarme a commenc\u00e9 avec des forts douleurs menstruelles. Dans son cas, la maladie \u00e9tait connue, beaucoup de femmes dans sa famille avaient l\u2019endom\u00e9triose. \u201cLe probl\u00e8me avec cette maladie, c\u2019est que c\u2019est encore assez tabou dans la soci\u00e9t\u00e9, les femmes qui en souffrent ont du mal \u00e0 en parler. Et surtout, au niveau gyn\u00e9cologique, il y a beaucoup de m\u00e9decins qui vont avoir du mal \u00e0 t\u2019expliquer<\/em>\u201d.<\/p>

Les diverses douleurs sexuelles<\/h3>

Ces femmes sont victimes de beaucoup de tabous si bien qu\u2019il est difficile de les identifier car elles cachent leur maladie. Les id\u00e9es re\u00e7ues comme \u201cla douleur menstruelle, c\u2019est normal\u201d ou m\u00eame \u201cla p\u00e9n\u00e9tration parfois fait mal\u201d font qu\u2019il est tr\u00e8s difficile pour elles de trouver une signification \u00e0 leur souffrance.\u00a0<\/p>

En plus des douleurs, la fatigue et l\u2019infertilit\u00e9, la maladie implique \u00e9galement un probl\u00e8me pour la vie sexuelle. La dyspareunie, ou douleur pendant la p\u00e9n\u00e9tration vaginale affecte selon le site Internet www.endometriosis.org<\/a> plus de la moiti\u00e9 des patients. Cependant, pour Irene Aterido, une des rares sexologues en Europe sp\u00e9cialis\u00e9e dans l\u2019endom\u00e9triose, d’autres cons\u00e9quences s’ajoutent \u00e0 la dyspareunie\u00a0 : \u201cIl y a plus de douleurs sexuelles li\u00e9es \u00e0 cette maladie, comme le vaginisme (contraction spasmodique des muscles constricteurs du vagin), ou m\u00eame des douleurs lors des rapports anaux. Il y a aussi des s\u00e9quelles \u00e9motionnelles pour les personnes op\u00e9r\u00e9es d’une endom\u00e9triose ou des difficult\u00e9s pour avoir des enfants<\/em>\u201d, explique-t-elle.<\/p>

Les m\u00e9dicaments, un paradoxe<\/h3>

Toujours selon la sexologue espagnole, \u201cla part corporelle et la psychologie sont indissociables. Il est d\u00e9montr\u00e9 qu\u2019une vie sexuelle \u00e9panouie est un des principaux facteurs pour am\u00e9liorer la qualit\u00e9 de vie des patients. Or, la sexualit\u00e9 n\u2019est jamais prise en compte<\/em>\u201d, d\u00e9plore-t-elle.<\/p>

Cela tient aussi d’un certain paradoxe : les m\u00eames m\u00e9dicaments qui calment la douleur physique et diminuent l\u2019avanc\u00e9e de la maladie sont parfois un frein \u00e0 la vie sexuelle. Ainsi, Alaa Fadel, gyn\u00e9cologue lannionnais confirme que la chute du d\u00e9sir peut \u00eatre une des cons\u00e9quences de la prise de traitements hormonaux : \u201cl\u2019un des effets secondaires de la pilule est la baisse de libido et la s\u00e9cheresse vaginale. Mais les effets peuvent se r\u00e9duire avec une bonne adaptation de la m\u00e9dication \u00e0 chaque cas<\/em>\u201d explique-t-il.<\/p>

\u00ab\u00a0<\/b>Beaucoup de personnels sanitaires, malheureusement, ne sont pas au courant des sympt\u00f4mes\u00a0\u00bb<\/h3>

Les associations d\u00e9plorent le manque d’aide psychologique. \u201cJ\u2019ai perdu en libido mais je ne pense pas que ce soit d\u00fb au traitement. Je pense que c\u2019est parce que j\u2019ai peur d\u2019avoir mal et donc je me bloque<\/em>\u201d , ajoute Anne.<\/p>

Dans les consultations gyn\u00e9cologiques, parfois, le manque de temps, la honte de parler des probl\u00e8mes sexuels, le d\u00e9faut de sensibilisation des professionnels de sant\u00e9 en lien avec la sexualit\u00e9 des femmes malades posent le plus de probl\u00e8mes : \u201cIl y a beaucoup de personnels sanitaires, malheureusement, qui ne sont pas au courant des sympt\u00f4mes et qui ne sont pas capables de donner des consignes pour am\u00e9liorer la vie sexuelle des patients atteintes d’endom\u00e9triose<\/em>\u201d, explique le docteur Fadel.<\/p>

\u201cDe toute fa\u00e7on tu n\u2019es qu\u2019au premier stade de la maladie donc ne va pas dire que la douleurs est insupportable\u2026 Il ne faut pas exag\u00e9rer<\/em>\u201d C\u2019est ce qu\u2019un m\u00e9decin avait dit un jour \u00e0 Anne, qui \u00e9voque ce sentiment d\u2019incompr\u00e9hension : \u201cLe corps m\u00e9dical n\u2019est pas forc\u00e9ment form\u00e9 \u00e0 cette maladie. Avec des r\u00e9actions comme \u00e7a on n\u2019a pas envie d\u2019en parler davantage<\/em>\u201d.<\/p>

10 ans d’avance<\/h3>

N\u00e9anmoins, gr\u00e2ce au travail des associations et des militants, le bien-\u00eatre des personnes atteintes de cette maladie est de plus en plus pris en compte. \u201cDepuis une dizaine d\u2019ann\u00e9es, l\u2019image publique de cette maladie a beaucoup chang\u00e9. Avant, par exemple, les m\u00e9dias ne parlaient pas d’endom\u00e9triose. Le regret qui subsiste sur ce sujet, c’est le manque de recherche scientifique<\/em>\u201d, r\u00e9v\u00e8le Irene Aterido.<\/p>

L’Endom\u00e9triose a une dimension sociale, les personnes qui sont autour de la patiente ont un r\u00f4le pour l\u2019aider : comprendre ses douleurs et arr\u00eater de sous-estimer ses sympt\u00f4mes peut par exemple avoir un grand effet. Le r\u00f4le des partenaires sexuels est notamment important. \u201cNous aidons \u00e0 r\u00e9\u00e9duquer pour chercher le plaisir de diverses mani\u00e8res et aussi am\u00e9liorer la communication, c\u2019est vital, pour diminuer les traumas li\u00e9s \u00e0 la maladie et aussi lutter contre les effets de la m\u00e9dication<\/em>\u201d, conclut la sexologue.<\/p>

Malgr\u00e9 les difficult\u00e9s, les malades ont de plus en plus d\u2019alternatives pour am\u00e9liorer leur vie sexuelle. Le docteur Fadel est l\u00e0 pour redonner espoir : \u201cSi c\u2019est ma\u00eetris\u00e9 avec un traitement indiqu\u00e9, bien sur qu’une vie sexuelle \u00e9panouie est possible<\/em>\u201d.<\/p><\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t<\/section>\n\t\t\t\t

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