La ville de Lannion cache des lieux propices pour se rencontrer. Des lieux de drague à ceux des rencontres amoureuses, ces endroits n’ont jamais cessé d’évoluer au cours des années. Mais où se retrouvent les jeunes aujourd’hui et qu’en était-il pour ceux d’antan ?
« On se retrouve chez qui ce soir ? » La question revient régulièrement dans les couloirs des bâtiments de l’Institut universitaire et technologique de Lannion. Il y a des lieux devenus incontournables pour la jeunesse lannionnaise. « Pour sortir, on fait la rue des bars, on choisit ceux avec des jeux de société ou avec de l’ambiance, c’est souvent plus convivial », explique Malou, âgée de 20 ans.
Une activité impossible pour Annette il y a cinquante ans : « Mes parents m’empêchaient d’aller dans les bars, c’était pas envisageable à l’époque, il ne fallait pas se faire voir dans les cafés. » À 77 ans, elle se souvient de quelques sorties où les hommes et les femmes se rassemblaient : « On se retrouvait chez les uns les autres mais c’était surtout lors des événements du village qu’on se retrouvait, comme le carnaval, le bal ou encore le marché », ajoute la femme native de Lannion.
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— Tv-Trégor (@TvTregor) February 26, 2020
Au-delà des festivités locales, il existait d’autres moments de partage. Pierre était très présent dans des associations : « Il y avait l’Auberge de jeunesse. Elle nous permettait de partir en classe de neige ou en classe de mer. C’est l’endroit où on se rassemblait. Le Centre culturel breton aussi permettait de partager du bon temps, on avait des cours de breton, de danse ou encore de musique. »
Du haut de ses 76 ans, l’ancien ingénieur se rappelle qu’il était compliqué pour les deux sexes de partager d’autres moments en commun : « On était entre garçons et si il y avait des filles avec nous, elles disparaissaient vite car elles finissaient par se marier », témoigne-t-il.
Cinquante ans plus tard, les mentalités ont évolué. Il est devenu plus facile de se retrouver. « On partage du temps entre amis en allant derrière la médiathèque, au parc Sainte-Anne, on peut se poser, c’est assez calme. Le skate-park permet de se retrouver en fin de journée ou pendant les pauses, c’est idéal pour faire des rencontres », poursuit Malou.
Qu’en est-il du flirt ?
Qu’en est-il des lieux où l’on se drague, où l’on s’attire ? Dans cette commune de vingt mille habitants, les parcs et jardins cachent quelques anecdotes. Léna a 18 ans, elle a fait une grande partie de sa scolarité à Lannion, « Les premiers bisous, ils se font souvent au jardin public. Quand il pleut, les couples se dirigent vers le cloître des Ursulines, c’est à l’abri des regards et de la pluie. Pour se poser, il y a le jardin japonais de l’Imagerie, c’est un lieu agréable. »
Flavie, une de ses camarades, préfère les coins au bord de l’eau : « Souvent, à deux, on se balade le long du Léguer, il y a des bancs, un peu de verdure. L’été, ce qui est idéal c’est d’aller à la plage, il y a celle de Beg-Léguer qui est accessible. » La plage est un endroit intemporel, les différentes générations s’y sont rendues au moins une fois. Brigitte, ancienne comptable, se rappelle de ses moments près de la Manche : « On venait voir la mer, prendre le temps de se balader, de se baigner, profiter tout simplement. »
A 62 ans, elle se souvient des endroits pour aller danser, pour rencontrer des hommes : « On se retrouvait au bal, c’était surtout là le lieu de rencontre. Au moment des slows, les femmes s’alignaient et les hommes marchaient autour de nous. Chacun choisissait celle qu’il voulait inviter à danser. Parfois, j’en ai refusés ! Surtout quand ils ne me correspondaient pas ! »
Il n’y a pas que les bals qui permettaient de flirter, Annette ajoute : « Il y avait les mariages, les festoù-noz, les bals de noces, les événements religieux. Mais, à Lannion, les deux endroits pour aller danser, c’étaient la Maison du Peuple et la mairie. » Les bals populaires se sont arrêtés au début des années 80 dans la commune trégorroise.
Cette époque semble bien lointaine à la jeunesse actuelle. De tous les lieux cités précédemment, certains ont disparus et d’autres se sont créés. Mais quelques endroits sont restés les mêmes. Les jeunesses lannionnaises n’ont jamais cessé de se croiser, même avec cinquante ans d’écart.