{"id":470,"date":"2020-03-05T13:28:01","date_gmt":"2020-03-05T12:28:01","guid":{"rendered":"https:\/\/revelezh.infocomlannion.fr\/static\/?p=470"},"modified":"2020-03-10T16:38:57","modified_gmt":"2020-03-10T15:38:57","slug":"invisibles-la-difficulte-detre-une-personne-lgbt-a-lannion","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/revelezh.infocomlannion.fr\/static\/2020\/03\/05\/invisibles-la-difficulte-detre-une-personne-lgbt-a-lannion\/","title":{"rendered":"A quand un lieu de rencontre pour la communaut\u00e9 LGBT \u00e0 Lannion ?"},"content":{"rendered":"

\u00catre LGBT+<\/span> c\u2019est d\u00e9j\u00e0 subir des discriminations et violences au quotidien. La situation est d\u2019autant plus difficile sur un territoire comme Lannion o\u00f9 il n\u2019y aucune association ou espace communautaire. Les personnes LGBT+<\/span> sont bien l\u00e0 mais invisibles.<\/strong><\/p>\n

Le constat est clair. Il n\u2019existe aucun cercle d\u2019intimit\u00e9 pour les personnes LGBT+<\/span> (personnes lesbiennes, bisexuelles, gaies, transgenres, queers et intersexe) \u00e0 Lannion. Aucun bar ou club gay. Et AndBraizh, derni\u00e8re association de Lannion d\u00e9fendant leurs droits a \u00e9t\u00e9 dissoute en 2015. Elle avait un r\u00f4le politique en s\u2019opposant \u00e0 la Manif pour tous et la trentaine de b\u00e9n\u00e9voles investis organisait des actions de pr\u00e9vention, d\u2019information et une permanence de soutien pour les personnes LGBT+<\/span>.<\/p>\n

Un vide probl\u00e9matique<\/b><\/h4>\n

Aujourd’hui, qu’en est-il si l’on pose la question des rencontres, et pas seulement amoureuses ? C’est un fait reconnu, rencontrer des gens comme soi aide avant tout \u00e0 s\u2019assumer, \u00e0 se comprendre soi-m\u00eame, \u00e0 se construire. \u00abJ\u2019ai compris que je n\u2019\u00e9tais pas bizarre par internet, j\u2019ai eu de la chance que \u00e7a se soit bien pass\u00e9 au niveau familial et scolaire. J\u2019aurais \u00e9t\u00e9 perdu sinon \u00bb,<\/em> explique Coralie, lyc\u00e9enne bisexuelle de 16 ans originaire de Lannion. \u00abLe fait d\u2019avoir compris assez t\u00f4t mon orientation sexuelle et de l’assumer directement m\u2019a permis de me rapprocher d\u2019autres jeunes au lyc\u00e9e qui avaient des questions, o<\/em>u qui avaient plus de difficult\u00e9s \u00e0 assumer. Pour certains, \u00e7a s\u2019est vraiment mal pass\u00e9 dans<\/em> leur famille \u00bb<\/em>, rench\u00e9rit-elle.<\/p>\n

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\u00ab Je n’ai rencontr\u00e9 personne sur Lannion. \u00bb<\/strong><\/em><\/h4>\n<\/blockquote>\n

Pour Coralie comme pour d\u2019autres jeunes Lannionnais, la d\u00e9couverte d\u2019une sexualit\u00e9 non-h\u00e9t\u00e9ro ou d\u2019une transidentit\u00e9<\/span> a \u00e9t\u00e9 marqu\u00e9e par un manque de r\u00e9ponse et bien souvent de la violence au niveau scolaire. L\u2019absence d\u2019associations ou de personnes r\u00e9f\u00e9rentes sur les questions LGBT+<\/span> cr\u00e9e un grand sentiment de solitude. Un peu comme s’ils \u00e9taient seuls dans leur situation. \u00ab Si je ne parlais pas ouvertement de ces sujets, je n\u2019aurais cr\u00e9\u00e9 aucune connexion dans les C\u00f4tes-d\u2019Armor, et encore je n\u2019ai rencontr\u00e9 personne <\/em>sur Lannion directement. \u00bb<\/em><\/p>\n

Rep\u00e8res, o\u00f9 \u00eates vous ?<\/h4>\n

\"\"\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0,<\/p>\n

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Robin, \u00e9tudiant pansexuel<\/span> de 21 ans, lui, vient d\u2019arriver dans le Tr\u00e9gor et se dit \u00e9galement \u00e9tonn\u00e9 par l\u2019absence de communaut\u00e9 LGBT+<\/span> locale. Avant de vivre dans les C\u00f4tes-d\u2019Armor, il est pass\u00e9 par Rennes et Lille o\u00f9 des associations existent. Pour lui, le probl\u00e8me principal des personnes qui sont dans son cas est de se sentir isol\u00e9. Alors m\u00eame que d\u2019autres sont dans la m\u00eame situation autour d’elles.<\/p>\n

Discriminations, isolement, ruptures familiales chez les jeunes LGBT : un enjeu public.<\/h4>\n

L\u2019int\u00e9r\u00eat d\u2019avoir une association locale serait de cr\u00e9er une communaut\u00e9. Sortir de l\u2019isolement pour mieux s\u2019assumer et donner une place \u00e0 ces minorit\u00e9s dans le monde social. Pour les plus jeunes, cela permettrait aussi de trouver des r\u00e9ponses.<\/p>\n

Coralie et Robin n\u2019ont pas fait face \u00e0 de gros probl\u00e8mes au sein de leur famille mais ce n\u2019est pas le cas de tous. Tiraill\u00e9s entre la difficult\u00e9 d’\u00eatre accept\u00e9s pour leur orientation sexuelle ou leur identit\u00e9 de genre, oblig\u00e9s d’affronter des violences parfois ou une rupture familiale, certains jeunes vivent un enfer au moment du coming-out<\/span> ou d’un outing<\/span>. Dans ces circonstances, une association nationale existe pour venir en aide \u00e0 ces personnes,\u00a0Le Refuge<\/a>.<\/p>\n

Le Refuge, essentiel<\/h4>\n

Corinne Tro\u00ebl<\/span> en est la correspondante relais \u00e0 Saint-Brieuc. \u00ab D<\/em>epuis que Le Refuge est arriv\u00e9 dans le 22, on a multipli\u00e9 par six le nombre d\u2019appels re\u00e7us \u00e0 la ligne d\u2019urgence sur le d\u00e9partement. Notre mission prioritaire est de venir en aide et de trouver des solutions pour les jeunes en difficult\u00e9. On intervient aussi en milieu scolaire sur les questions d\u2019homophobie et de transphobie. <\/i>\u00bb<\/em><\/p>\n

Chaque nuit, l\u2019association accueille pr\u00e8s de 150 jeunes dans des situations critiques. Avec 20 d\u00e9l\u00e9gations d\u00e9partementales, l\u2019association gagne en visibilit\u00e9 mais ne couvre pas encore la totalit\u00e9 du territoire. Une fin difficile \u00e0 atteindre car l\u2019association est majoritairement financ\u00e9e par des fonds priv\u00e9s. Et malgr\u00e9 ces efforts, la situation reste probl\u00e9matique pour les jeunes isol\u00e9s des territoires ruraux, comme \u00e0 Lannion, o\u00f9 il n\u2019existe aucun soutien local.<\/p>\n

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Un projet d\u2019association LGBT ?<\/h4>\n

Ce vide social toucherait peut-\u00eatre \u00e0 sa fin. Marie Montlouis-Gabriel<\/span>, \u00e9tudiante en animation \u00e0 Brest, compte revenir habiter \u00e0 Lannion avec un projet d\u2019association en t\u00eate. Elle est en contact avec Coralie depuis plusieurs mois. Toutes deux veulent couvrir l\u2019absence de communaut\u00e9, une n\u00e9cessit\u00e9 selon elles.<\/p>\n

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\u00ab <\/b>Les phobies se construisent sur l\u2019inconnu. \u00bb<\/em><\/h4>\n<\/blockquote>\n

\u00ab L\u2019id\u00e9e serait d\u2019avoir un lieu permanent ou au moins ponctuel, o\u00f9 l\u2019on puisse se r\u00e9unir, \u00e9changer et d\u00e9battre autour des questions de genre et de sexualit\u00e9. Qu\u2019on soit LGBT+<\/span> ou non d\u2019ailleurs \u00bb<\/i>, explique la future pr\u00e9sidente.<\/p>\n

Avec l\u2019ambition de proposer un espace d\u2019accueil, les deux jeunes femmes veulent aussi proposer des interventions contre l\u2019homophobie et la transphobie. Un lieu, une communaut\u00e9, des \u00e9changes. Une mani\u00e8re de combler le silence de ces minorit\u00e9s et offrir du soutien. Avant de repartir pour Saint-Brieuc, Corinne Tro\u00ebl<\/span> rappelle d’ailleurs un point fondamental : \u00ab L<\/em>es phobies se construisent sur l\u2019inconnu. <\/i>\u00bb<\/em><\/p>\n